Jason Bourne : l'héritage
Jason Bourne : l'héritage

Jason Bourne : l’héritage

Réalisateur
Tony Gilroy
Acteurs
Edward Norton, Jeremy Renner, et Rachel Weisz
Pays
USA
Genre
Action et Thriller
Durée
136
Titre Original
The Bourne Legacy
Notre score
7
On croyait tout connaître de l’histoire de Jason Bourne et de son passé d’agent tueur malgré lui. Mais l’essentiel restait à découvrir. Le programme Treadstone dont Jason était le cobaye n’était que la partie émergée d’une conspiration plus ténébreuse, ourdie par d’autres branches du gouvernement et mettant en jeu d’autres agences de renseignement, d’autres programmes militaires, d’autres laboratoires secrets…
De Treadstone est né « Outcome », dont Aaron Cross est un des six agents. Sa finalité n’est plus de fabriquer des tueurs, mais des hommes capables d’assurer isolément des missions à haut risque. En dévoilant une partie de cette organisation, Jason laissait derrière lui un « héritage » explosif : compromis, les agents « Outcome » sont désormais promis à une liquidation brutale. Effacés à jamais pour que le « père » du programme, le Colonel Byer puisse poursuivre ses sinistres activités.
Une gigantesque chasse à l’homme commence, et Cross, devenue sa première cible, n’a d’autre recours que de retrouver et gagner la confiance de la biochimiste d’ »Outcome », Marta Shearing, elle-même menacée de mort…
 
 
Avis de Stéphane :
La saga Jason Bourne ne s’arrête pas même si l’acteur principal (Matt Damon) n’est plus présent dans le long métrage. En effet après La Mémoire dans la peau, La Mort dans la peau et La Vengeance dans la peau, l’acteur principal n’est plus là…
Dans Jason Bourne : l’héritage, le réalisateur Tony Gilroy décide de s’appuyer sur un duo très percutant en l’occurrence Jeremy Renner et Rachel Weisz pour faire oublier l’efficace duo Matt Damon/Paul Greengrass devant et derrière la caméra. L’actrice arrive même à faire jeu égal avec son partenaire et prend même quelques fois le dessus.
Au niveau de l’histoire, il n’y a rien de vraiment nouveau et le spectateur a droit à des courses poursuites et de l’action non stop. En effet une grosse partie du budget a sans doute dû être utilisée pour toutes ces séquences de qualité. Car soyons honnête, l’intérêt de Jason Bourne : l’héritage ne réside pas complètement dans l’histoire mais plutôt dans cette violence visuelle et ces cascades.
Jeremy Renner est vraiment à l’aise dans ce rôle de super soldat. D’ailleurs on pourrait faire l’amalgame entre les produits dopants dont on entend si souvent parler à l’heure des jeux olympiques (enfin il y a quelques semaines de cela) et les produits pour transformer ces soldats en machines à tuer…
Si vous aimez l’action, courrez voir Jason Bourne : l’héritage.
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Avis de Manuel Yvernault :

Appliquant à la lettre la recette de la trilogie précédente Tony Gilroy, livre un nouvel opus fidèle à la « série », tout juste peut-on lui reprocher de ne pas tenter d’imposer sa propre identité à la nouvelle franchise. Sous l’argument forcément mercantile de relancer le triptyque clos avec Matt Damon, on pourra encore s’amuser à faire la comparaison lors de certaines séquences d’actions alors que le scénario tente de manière légère et presque futile de raccrocher les wagons à l’ensemble précédemment construit.

Si Gilroy n’est pas un manchot, il semble plus à même de copier Paul Greengrass, que de s’éloigner du penchant réaliste qui avait donné sa marque de fabrique à la trilogie Bourne. Simple donc mais efficace.

Les puristes hurleront quand d’autres trouveront peut-être une lecture différente (et intéressante) d’un personnage à la recherche de son identité. Dans ce rôle Jeremy Renner, charismatique à souhait, devient alors le seul gage de qualité et d’intérêt d’un film efficace mais trop copié/collé de ses origines. Loin d’être l’héritage, cette suite est un clone dénaturé des enjeux précédents. Reste le plaisir d’un film d’action plutôt bien mené mais manquant totalement d’originalité.

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L’avis de Fabien

Après une trilogie acclamée dans le monde entier avec en point d’orgue un troisième volet aux séquences d’action réaliste parmi les plus trépidantes de la décennie précédente (la poursuite à pied sur les toits de Tanger, une chasse à l’homme dans New-York), le défi était grand pour les producteurs et le réalisateur/co-scénariste Tony Gilroy de reprendre une franchise à succès sans son personnage phare et son acteur vedette Matt Damon.

Plutôt malin, le scénario de Jason Bourne : l’héritage déroule des évènements en parallèle à la fin de La vengeance dans la peau : des actions de Jason Bourne à la fin du troisième opus découlent les péripéties de ce nouvel épisode qui voit un nouvel agent, en fait un super-soldat, cobaye d’un programme annexe à celui qu’à fait imploser Bourne, lutter pour sa survie. A ce nouvel agent les scénaristes ont adjoint dans sa fuite en avant un personnage féminin, une bio-chimiste interprétée avec conviction par Rachel Weisz. Charismatique, Jeremy Renner est tout à fait crédible en héros de film d’action; si l’acteur de Démineurs ne parvient pas à effacer le souvenir de Matt Damon, très attachant en espion amnésique au physique d’étudiant,  il compose un Aaron Cross au parcours personnel intéressant soit retrouver sa part d’humanité.

Excepté une amusante séquence d’action avec des loups, le premier tiers s’avère très bavard, le récit étant chargé d’établir la filiation avec les épisodes précédents (du premier plan aquatique renvoyant à la dernière image de La vengeance à la chanson de générique de Moby)  comme d’introduire de nouveaux personnages comme celui assez solide de Rachel Weisz et un colonel retors joué par Edward Norton, l’acteur, trop rare sur les écrans, se voyant malheureusement cantonné tout le film dans des salles de commandement. La narration met en effet en opposition, dans la tradition des Bourne, les forces des services secrets intriguant devant des écrans de contrôle, leurs atouts tentant d’arrêter sur le terrain les fugitifs, ici le duo Cross/Shearing lancé dans une fuite débridée pour leur survie jusqu’aux Philippines.

Si le rythme est émollient dans son premier tiers, la rencontre entre le super-agent et la biochimiste qui pourrait le sauver est le point de départ de séquences mouvementées dont l’orchestration qui, si elle ne fait pas preuve d’originalité (la dernière demi-heure avec succession de poursuite à pied sur des toits et véhicules lancés à toute allure dans le flux de circulation d’une grande ville rappelle beaucoup dans sa conception celle de La vengeance dans la peau), s’avère efficace grâce à un montage moins frénétique que dans les Bourne. Du coup si l’action s’avère moins immersive  elle demeure plus lisible qu’avant, témoin deux mémorables séquences à la fin du métrage, la poursuite sur les toits à Manille qui se conclut par une glissade dans une fosse étroite et surtout l’incroyable séquence à moto à la violente conclusion où les acteurs on été visiblement impliqués. Les amateurs d’action peuvent en effet compter sur le réalisateur de seconde équipe Dan Bradley qui officiait sur les films précédents pour assister à de l’action réaliste brute de décoffrage.

Suite réussie, Jason Bourne : l’héritage reprend avec efficacité les ingrédients de la saga Bourne (action réaliste, intrigue à teneur géo-politique, conspirations complexes ) sans toutefois retrouver la qualité incontestable des deux derniers films, plus nerveux et redoutables, portés par un remarquable acteur. Mais en l’état le spectacle est très recommandable et devrait lancer une nouvelle trilogie.

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Test blu-ray

Technique

Un piqué d’une précision redoutable, une colorimétrie d’une grande richesse alliés à un festival d’effets spectaculaires sur tous les canaux : on tient là ce qui ressemble à une bande-démo pour le support.

Cette copie HD Universal propose outre une technique au top une belle interactivité avec une cargaison de mini-documentaires passionnants.

Bonus

Tout d’abord est proposé un commentaire audio à plusieurs voix avec notamment le réalisateur et co-scénariste Tony Gilroy accompagné du réalisateur de seconde équipe Dan Bradley et le monteur John Gilroy. L’exercice, trop souvent rébarbatif,  est ici agréable à suivre car riche en informations techniques.

Suivent 3 scènes inédites commentées  (3′) dont une assez intense avec l’acteur Albert Finney.

Puis plusieurs modules sur les personnages, les décors, le tournage des scènes d’action permettent ensuite de prolonger l’aventure mouvementée du film.

La naissance de Bourne (7′) met l’accent sur la difficulté pour les producteurs et les scénaristes de faire un nouveau film se réclamant de l’univers Jason Bourne sans ce personnage devenu culte. Le défi a été relevé avec l’écriture d’une histoire se déroulant au même moment que le volet précédent : les évènements de cette sequel découlent en effet des actions de Jason Bourne à la fin de La vengeance dans la peau. Le réalisateur et co-scénariste Tony Gilroy qui a oeuvré à l’écriture de la trilogie Bourne parle d' »une plus grande conspiration pour ce film », avec des « interconnexions entre industries et communautés pharmaceutiques, armée et services secrets ».

Entrée d’Aaron Cross (7′) présente les caractéristiques de ce nouveau personnage incarné par Jeremy Renner dont les qualités athlétiques sont louées par l’équipe du film.

Cibles mobiles (6′) prolonge ce précédent module en décrivant la relation entre les deux fuyards incarnés par Renner et Rachel Weisz. Les deux comédiens y font montre d’une belle complicité dans le travail.

Les différents décors du film (Canada, Philippines) sont le sujet de A travers les continents (8′).

Les hommes contre les loups (4′) et Séquence avec les loups (2′) décortiquent la préparation (pré-visualisations, répétitions avec doublures) et le tournage de cette séquence d’action ayant mobilisé de véritables loups gris, des animatroniques et des images de synthèse pour un rendu spectaculaire.

Capturer le chaos : la poursuite à moto (8′) nous plonge dans les coulisses de la longue course-poursuite à moto qui clôt le film. Le fidèle réalisateur de seconde équipe Dan Bradley qui avait orchestré d’originales séquences d’action dans la trilogie Bourne nous détaille ce tournage très technique (système sophistiqué de câblage en 3D, utilisation de la GO Mobile, plate-forme roulante munie d’une grue avec des caméras) où Jeremy Renner, motard accompli, a exécuté bon nombre de cascades périlleuses.

Enfin le DVD et la copie numérique du film sont inclus dans le boitier.

Le blu-ray de Jason Bourne : l’héritage sera disponible le 19 janvier 2013 chez Universal.

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