God of War : le test !
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Titre Original
Notre score
10

Faisant à la fois office de suite et de reboot de la saga initiée sur PS2, God of War a enfin accosté sur nos consoles new-gen, précédé d’un bataillon de critiques pour le moins dithyrambiques. Après avoir enfin bouclé la nouvelle aventure de Kratos, il est l’heure du verdict.

Alors que la trilogie God of War sur PS2/PS3 prenait place dans la mythologie grecque, cette mouture PS4 nous entraine dans les arcanes de la mythologie nordique. Un changement d’univers sans doute un peu désarçonnant tant Kratos reste indissociable des divinités grecques, mais finalement bienvenu tant les précédents opus semblaient avoir fait le tour de Zeus et sa bande. C’est donc dans un univers nordique que nous retrouvons notre cher Kratos, dont l’aventure de ce God of War commence par les funérailles de sa femme. En effet, depuis God of War 3, Kratos s’est exilé dans ces terres nordiques où il a refondé une famille, donnant naissance à un fils, Atreus. Ce dernier a beau être encore un enfant tout juste apte à tenir un arc au début du jeu, Kratos et lui vont se lancer ensemble dans l’accomplissement de la dernière volonté de leur femme/mère : que ses cendres soient dispersées au sommet de la montagne voisine. Une quête qui, sous ses apparences anodines, va conduire notre « monstre de Sparte », aux allures d’ours mal léché, et son jeune fils de découvertes en découvertes, tant vis-à-vis du monde qui les entoure que d’eux-mêmes. Nous n’en dirons pas plus pour ne pas risquer de spoiler les (nombreuses) surprises de l’histoire, mais on veut bien parier que God of War, en plus de vous en apprendre énormément, éveillera en vous un goût certain pour la mythologie nordique ainsi qu’un réel attachement pour ses personnages. C’est sans doute ici l’une des grandes réussites du titre : quelles que soient les péripéties, ne jamais perdre de vue ses personnages et leur offrir un développement exceptionnel, tantôt hilarant, tantôt inquiétant, tantôt touchant, mais toujours juste, faisant illico entrer Kratos et Atreus (et une troisième tête arrivant plus tard dans l’aventure) au panthéon des duos/trios les plus mémorables du jeu vidéo, où se trouvent également de certains Joel et Ellie.

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Les héros de The Last of Us sont d’ailleurs une référence assumée par le créateur Cory Barlog qui s’est inspiré du chef d’œuvre de Naughty Dog pour réimaginer la licence God of War sur laquelle il a travaillé depuis le premier volet avant d’aller œuvrer sur le reboot de Tomb Raider en 2013. Loin de renier l’héritage de la saga sur le plan du gameplay (les phases de combats restent bourrines à souhait), ce God of War PS4 marque une évolution certaine pour les aventures de Kratos, évoquant davantage la fusion entre The Last of Us et les précédents God of War, le tout saupoudré d’une pincée de Dark Souls (certains combats sont vraiment ardus et stratégiques, même en mode normal) et même d’un côté Zelda Ocarina of Time. Si il ne fait aucun doute que le poil des puristes risque de se hérisser à cette seule comparaison, le résultat est indéniable : ça fonctionne divinement ! C’est bien simple : de mémoire de joueur, on aura rarement assisté à une telle maitrise à tous les niveaux.

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L’histoire ? Impeccable de bout en bout, elle commence par un simple coup de hache pour se muer en une aventure grandiose digne des plus grandes épopées cinématographiques, où chaque tournant regorge de moments mémorables allant d’un affrontement dantesque à un simple geste d’affection manqué, le tout rythmé par une des plus belles quêtes initiatiques et relations père/fils vues de mémoire de joueur. Si les dieux ont moins de présence à l’écran que par le passé (ce qui ne les empêchera pas de nous offrir quelques scènes impressionnantes), leur influence sur l’intrigue est constante, la mythologie nordique et le parcours de Kratos et Atreus se mêlant en un cocktail à la fois intimiste et spectaculaire que l’on attendait pas ici, et qui réserve son lot de surprises jusque dans les derniers instants.

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La mise en scène ? Réimaginer une saga entière n’étant visiblement pas assez compliqué à son goût, Cory Barlog s’est imposé en prime une contrainte : réaliser l’intégralité de son jeu en un plan-séquence unique ! Oui, vous avez bien lu, l’aventure de God of War PS4 est constituée d’un seul et unique plan ininterrompu d’une trentaine d’heures ! Si l’on pouvait craindre que ce choix, combiné à une caméra désormais beaucoup plus proche de Kratos (là aussi sur le modèle de The Last of Us), vienne entraver la liberté des designers et des joueurs, c’est en fait tout le contraire. Comme dynamisées par cette contrainte, les cinématiques (jouables ou non) sont d’une imagination et d’une ampleur à couper le souffle. Jouant tantôt avec la profondeur de champ, tantôt avec une caméra virevoltante, tantôt avec carrément tout un décor qui s’anime sous nos yeux ébahis, la mise en scène de God of War est d’une cohérence et d’un sens du spectacle qui en remontreraient assurément aux plus grands, renvoyant presque Hitchcock dans sa Corde. Et si les cinématiques sont d’une maitrise assez affolante, les séquences de gameplay ne sont pas en reste, la caméra plus proche qu’auparavant de Kratos nous offrant une immersion constante autant pendant les phases d’exploration que durant les combats qui n’ont jamais semblé aussi intenses… Bref, vous l’aurez compris, la mise en scène de ce God of War est une réussite incontestable qui risque bien de vous décrocher la mâchoire en de multiples occasions. D’autant que, pour parachever l’immersion, plusieurs options sont disponibles concernant l’affichage ou non des éléments d’interface. Il est ainsi tout à fait possible de jouer sans aucun HUD durant toute l’aventure, ou de n’activer temporairement que tout ou partie du HUD d’une simple pression du pavé tactile… De quoi contenter tout le monde, et confirmer si besoin que rien n’a été laissé au hasard.

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Et le gameplay dans tout ça ? Si ce God of War PS4 se permet de trancher avec le pur beat’em all en caméra éloignée des précédents volets, c’est pour mieux se muer en un jeu d’action-aventure mâtiné de mécaniques RPG. Une évolution finalement bienvenue tant elle permet à la licence de se réinventer sans renier son passé. Car oui, on rassure tout de suite les fans parmi vous : Kratos est toujours Kratos, et God of War est toujours aussi bourrin. Peut-être même plus qu’avant tant la caméra désormais plus proche de Kratos (de dos et légèrement de trois quart, sur le modèle de Resident Evil 4 ou The Last of Us) ainsi que l’ambiance plus brute qu’auparavant permettent de hisser l’immersion à un niveau impressionnant, notamment au niveau des combats. Ainsi, à chaque rencontre, on ressent la force, la douleur et même le sang à chaque coup porté par Kratos. Sans compter les finish moves spectaculaires et souvent gores qu’on vous laisse le plaisir de découvrir.

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Toutefois, n’allez pas croire que God of War se résume à un bête défouloir. Tout d’abord, outre une IA retorse et une résistance plus ou moins importante selon leur type, les ennemis bénéficient d’une variété assez étonnante, si bien que chaque type d’adversaire demandera une stratégie particulière pour être vaincu sans trop de bobo. Pour cela, Kratos dispose de ses mains nues, de la rage spartiate (en remplissant la jauge adéquate, vous déchainez temporairement sa fureur frénétique) et surtout de sa hache. Baptisée Leviathan, la hache de Kratos lui offre ainsi un impressionnant panel d’attaques et de combos au corps-à-corps, mais également à distance via des actions qui ne seront pas sans rappeler le bouclier de Captain America dans les récents films (le rappel automatique de la hache après un lancer : grisant !). Sans compter l’omniprésence d’Atreus qui, loin d’être un simple PNJ collé à vos basques, se révèlera très rapidement un allié de poids dont le soutien de ses flèches ne sera pas à sous-estimer, tant dans les combats que pour les phases d’exploration. D’autant que, tout comme pour Kratos, les armes et compétences d’Atreus pourront être améliorées via des achats auprès des nains forgerons (moyennant ressources et finances) et le déblocage des différentes branches de l’arbre de compétences. A ne pas négliger, ce dernier vous permettra petit à petit d’acquérir de nouveaux combos, certains mettant même Atreus à contribution pour des enchainements père/fils qui font leur petit effet au sein d’un affrontement tout en finissant de légitimer la présence d’Atreus autant sur le plan narratif que du gameplay. Une preuve de plus que rien n’a été laissé au hasard.

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Pour aborder le plan technique, disons simplement que l’on tient là l’un des plus beaux jeux consoles du monde, les seuls en mesure de le supplanter demeurant sans doute Uncharted 4 et peut-être The Order 1886.  Toutefois, nous parlons là de jeux linéaires, là où God of War offre un monde semi-ouvert et ne joue donc pas dans la même cour, ni avec les mêmes contraintes. En tout cas, une chose est sûre : dans sa catégorie, God of War n’a que très peu d’adversaires capables de lui tenir tête sur le plan technique. Paysages somptueux (au point que l’on regrette que le mode Photo ne soit pas encore dispo à l’heure de ce test), modélisation des personnages bluffante de réalisme malgré quelques légers ratés, animations et effets de lumière et/ou particules au top… Il faudrait vraiment pinailler pour trouver quelque chose à redire à ce God of War sur le plan graphique, en tout cas sur notre PS4 Pro de test. L’aspect sonore n’est pas en reste, les bruitages remplissant pleinement leur office, très bien secondés par la musique de Bear McCreary (les séries Black Sails et The Walking Dead). Quant aux doublages des personnages, si la VF reste honorable, on vous recommande chaudement la VO pour profiter pleinement de la performance mémorable de Christopher Judge (Teal’C dans Stargate), nouvelle voix de Kratos. Sans oublier des seconds rôles savoureux parmi lesquels on retrouve notamment Jeremy Davies (Lost, Justified, Saving Private Ryan) ainsi que Nolan North et Troy Baker (respectivement les voix de Nathan Drake d’Uncharted , et Joël de The Last of Us).

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Il y a parfois de ces jeux dont on pourrait parler pendant des heures sans réussir à en faire le tour. God of War est de ceux-là. Et si ces quelques paragraphes ne suffiront jamais à exprimer l’ensemble des qualités du titre de Santa Monica Studio, nul doute qu’il vous suffira de quelques instants passés à arpenter Midgard et les autres mondes pour comprendre combien ce reboot/suite des aventures de Kratos fait partie de ces titres apte à marquer au fer rouge une vie de joueur, au même titre qu’un The Last of Us ou un Zelda Ocarina Of Time en leur temps. D’ailleurs, si comme ce dernier, God of War n’est pas forcément exempt de (rares) petits défauts, l’expérience qu’il offre est tellement soignée, généreuse et mémorable qu’il en mérite amplement la note maximale. Plus qu’une réussite, une véritable déclaration d’amour, pour un jeu du feu de dieu !

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