Get out
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Get out

Réalisateur
Jordan Peele
Acteurs
Allison Williams, Catherine Keener, et Daniel Kaluuya
Pays
USA
Genre
Horreur et Thriller
Durée
104 min
Titre Original
Notre score
8

Couple mixte, Chris et sa petite amie Rose  filent le parfait amour. Le moment est donc venu de rencontrer la belle famille, Missy et Dean lors d’un week-end sur leur domaine dans le nord de l’État. Chris commence par penser que l’atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de peau, mais très vite une série d’incidents de plus en plus inquiétants lui permet de découvrir l’inimaginable.

Avis de Manu

Effet buzz oblige, le film cartonne Outre-Atlantique, Get Out arrive dans nos salles avec une solide réputation, film surprise, petit budget, box office enflammé et le tout avec un fond. Retours identiques en terre hexagonale : la presse semble suivre et le public aussi.

Il est vrai que le premier film de Jordan Peele, du duo tordant Key & Peele, qui avait débuté sur MADtv et aujourd’hui sur Comedy Central, réussit son petit effet. Nous n’irons pas jusqu’à dire que le film est un chef d’œuvre mais Get out est d’une efficacité redoutable (dans son développement tout du moins) et surtout très malin. Encore faut-il se détacher des films des années 70 pour y trouver une originalité bienvenue ; on pense évidemment à The Stepford Wives de Bryan Forbes (version de 1975 évidemment, pas l’immonde remake de 2004), comme à L’invasion des profanateurs, Rosemary’s baby…pour le ton. Voilà pour le décor.

C’est donc armé de références, assumées, que Jordan Peele dirige l’ensemble. La mise en scène, étonnamment maîtrisée pour un premier film de genre, laisse place à une belle dose d’angoisse et de questions auxquelles le spectateur tente de répondre en même tant que le personnage principal, en gros le jeu parfait des films efficaces, d’où le joli buzz. Durant tout son développement, l’histoire est parfaitement tenue, hormis le fait qu’on voit un peu la fin venir au bout de 30/40 minutes (et pourtant nous ne sommes pas doués à ce petit jeu, mais pas du tout en général), une tension et un jeu s’installent derrière et devant la toile. Et en ne se contentant pas uniquement des codes du genre pour mettre en place la tension que ce thriller demande.

Get out

Sous ses airs de petit film d’horreur, Get out baigne dans une atmosphère oppressante et constante tout en travaillant son fond, qui renvoie l’Amérique de Trump à ses démons les plus anciens, hasard du calendrier certes (le film était en production bien avant l’élection) mais sa sortie est bienvenue sinon nécessaire pour lier au delà du divertissement, principal but du film, la réflexion sur notre société dans ses périodes de tensions sociales et raciales. Joli hasard donc d’un film joueur d’un bout à l’autre (malgré un twist prévisible, le réalisateur a su clore l’ensemble) et un casting aussi bien dirigé qu’inspiré par le projet. Daniel Kaluuya est brillant autant par la candeur virginale qu’il emploie, comme dans la force de son jeu subtil et sans excès ; Allison Williams, elle (vu dans la série Girls), semble être parfaite dans le rôle de la petite amie version girl-next-door.

Entre thriller social et film d’horreur, Get out s’avère une jolie surprise, celle de ces petits films inattendus et dont le succès, mérité, tient au final à la réunion de plusieurs facteurs épars mais très bien tenus. L’effet buzz surestime probablement la note globale du film mais il s’avère difficile de faire la fine bouche tant la simplicité et l’efficacité du film font mouche pour faire passer au spectateur un moment très agréable pour amateurs avertis comme pour un plus large public.

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