Frontier Blues

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Drame
Durée
96
Titre Original
Podarok Stalinu
Notre score
5
Frontier Blues

Gorgan, un petit village à la frontière iranienne avec le Turkménistan.

Alan, un Turkmène de 28 ans, vit avec son père et travaille dans un élevage de volailles. Il passe tout son temps libre un baladeur sur les oreilles, afin d’apprendre l’anglais.

Hassan, un Perse de 28 ans, vit avec son oncle Kazem et possède un âne comme animal de compagnie. Kazem a un magasin de vêtements, mais ceux-ci ne vont jamais à personne. Un ménestrel turkmène de 55 ans est le sujet du livre d’un photographe de Téhéran. Sa femme lui a été enlevée par un berger dans une Mercedes verte il y a des années…


 

Film en compétition au 16ème FICA de Vesoul

 

 

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L’avis d’Alex :


Si un seul mot pouvait qualifier Frontier Blues, je choisirais volontiers « absurde ».

 

N’y voyez pas là un côté péjoratif, mais le premier long-métrage de BABAK JALALI nous décrit tant de situations cocasses et décalées que cet adjectif semble parfaitement convenir à ce film iranien.

Si l’on voudrait y adjoindre un autre qualificatif, le terme « minimaliste » ne serait absolument pas déplacé non plus… Car le jeune cinéaste, avouant entre autres une admiration pour les œuvres des Scandinaves Aki Kaurismaki (L’Homme sans passé) et Roy Andersson(Chansons du deuxième étage), adopte en effet un style on ne peut plus épuré : ici, il ne se passe pas grand-chose et le film prend le parti d’une chronique divisée en différents « sketchs » plutôt qu’une narration de type classique avec une seule histoire faisant se regrouper et évoluer tous ses protagonistes.

 

Ainsi, on suit les mésaventures de personnages au destin volontairement loufoque : entre l’ouvrier prié par son patron de travailler plus lentement afin de ne pas déchirer sa (trop) courte veste et le photographe parcourant le pays et se désespérant d’immortaliser sur pellicule des funérailles typiquement turkmènes pour cause de manque de morts ( !), on peut assurément affirmer que le spectateur est transporté dans un univers totalement « autre », et pas seulement d’un point de vue occidental… Cela donne par moments quelques répliques savoureuses comme lorsque le vieux musicien raconte que sa femme a été kidnappée par un homme possédant une Mercedez : « au moins, elle a été volée dans une belle voiture ! » lui répond-t-on…

 

Mais, de part son choix très particulier de mode de narration, ajouté à une volonté de rythme lent et de scènes répétitives (notamment celle où le photographe fait poser ses sujets toujours de la même façon, répétée ad nauseam), Babak Jalali ne peut que diviser son public entre ceux qui entreront volontiers dans l’univers de ses personnages, et ceux qui trouveront tout cela simplement un peu « vain » et ennuyeux…

 

Sans aller jusque là, je dirai que pour ma part que j’ai trouvé le temps un peu long, mais que l’humour (tendant vers le burlesque)  m’a permis de m’accrocher jusqu’à la fin.

Et je n’oublierai pas de sitôt l’utilisation -surprenante au cœur d’un film iranien se déroulant à la limite du Turkménistan !-  d’une célèbre chanson « adolescente » de Françoise Hardy par le bais d’un vieux radio-cassettes…


Frontier Blues
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