Chronicle

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Fantastique
Durée
84
Titre Original
Chronicle
Notre score
5
Chronicle

Trois lycéens se découvrent des superpouvoirs après avoir été en contact avec une mystérieuse substance. La chronique de leur vie n’a désormais plus rien d’ordinaire… Ils utilisent d’abord leurs nouveaux pouvoirs pour jouer des tours à leur entourage, mais rapidement tout commence à échapper à leur contrôle et leur amitié est mise à rude épreuve lorsque l’un d’eux révèle son côté le plus sombre.

 

 

Film hors compétition au 19ème édition du FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASTIQUE DE GERARDMER

 

 

 

 

Avis de Stéphane :

 

Chronicle est un film assez ambitieux avec des lycéens aux superpouvoirs. Le réalisateur Josh Trank utilise la caméra subjective (style found foutage) pour raconter son récit. C’est un pari risqué car ce style de vue ne plait pas obligatoirement aux spectateurs. En effet, depuis Le projet BlairWitch, REC, Cloverfield de nombreux films s’engouffrent dans ce type de long métrage et saturent le marché avec le meilleur comme le pire. Surtout que pour certains c’est un véritable mal de crâne qui en ressort. Heureusement Chronicle fait parti du meilleur.

 

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Le film s’attarde beaucoup sur un des trois lycéens, Andrew (Dane Dehaan). Il sera d’ailleurs le premier à tourner en vue subjective. Celui-ci est renfermé, n’a pas d’ami, sa mère est gravement malade et il doit affronter son père acoolique. Il est le principal protagoniste durant une bonne partie de Chronicle.

Comme dans beaucoup de longs métrages de super héros, les pouvoirs doivent être maitrisés et utilisés à bon escient.Cet apprentissage se fait sans aide et sans maître pour ces jeunes et c’est eux qui devront faire la différence entre le bien et le mal. D’ailleurs la limite entre les deux est facile à franchir…Cet aspect du film est vraiment très intéressant et très bien traité par le réalisateur Josh Trank. Il arrive à bien différencier les protagonistes et à montrer leurs raisons respectives d’utiliser leurs nouveaux dons. D’un certain côté, nous pourrions comparer ce film à la série anglaise Misfits avec ce côté sombre…

 

Chronicle est un bon film et la caméra subjective a été bien utilisée.

 

 

Avis de Manuel Yvernault :

 

La bande annonce prometteuse pouvait annoncer un renouveau des films de super héros, Chronicle s’affirme comme un copié/collé formel de ce qu’on nous inflige, dans des genres différents, avec caméra subjective au point. A l’arrivée, la facilité l’emporte sur le sens, inscrivant Chronicle dans les films trop faciles à faire.


Alors oui, nous aurions voulu apprécier cela, mais ce que Le Projet Blair Witch avait relancé il y une bonne dizaine d’années a les limites de sa propre fonction. Adopter la lecture des rushs comme mise en scène ne fonctionne que si la captation de chaque plan, nous ne parlons même pas de séquence, à un sens dans le sujet qu’elle filme.

 

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Le comble du n’importe quoi était Cloverfield qui au bout d’une demi-heure partait dans un fatras visuel injustifiable. Je me fais poursuivre par des aliens, et bien sûr je les filme, je saute d’un building et je capte tout afin de me faire une soirée vidéo  entre amis avec les rushs…bref, la plupart des films de cette forme échouent relativement souvent. Rec 1 et 2 avaient compris ce système et jouaient habilement des codes que le genre lui-même avait créé. Ici, Trank en abuse.

Chronicle tombe assez vite dans ce piège. Par ce style, pseudo moderne, on filme tout, n’importe quand, n’importe comment, de façon injustifiée au pire, par facilité au mieux. Deux raisons à cela, cela plaît communément à la génération 2.0 et surtout il y a la facilité de créditer un réalisateur qui nous montre son film de vacances. Nul besoin de s’embêter à donner un semblant de mise en scène, l’excuse du support permet tout. Brillant, non !?!


C’est surtout la notion de vide qui se dégage de tout cela, aucune idée de réalisation, le film se veut clipé, on assiste avec trop d’insistance aux Jackasseries des 3 compères en train de découvrir leur pouvoir, plus c’est long, plus…moins c’est bon justement ! L’ère du tout numérique saccage tout et broie l’once de talent que pouvait avoir le metteur en scène. Certaines séquences filmées sont tout simplement impossible, qui, une fois le contexte pris, filme cette scène !? le pourquoi quant à lui n’aura pas sa place.

 

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Ce qui marche pendant une bonne demi-heure s’écroule totalement par la suite. Chronicle se dessine alors comme une sublime bande démo pour effets spéciaux. C’est rageant quand on s’aperçoit du potentiel scénaristique d’un genre quasi aseptisé de nouveautés. Pour la forme on repassera.

Reste donc le scénario et quelques brillantes idées, ici et là, une psychologie intéressante, voir bienvenue, des trois protagonistes. Là, Josh Trank déverse un savoir faire indéniable, à l’opposée de la forme première de son film. Le scénario de Max Landis (fils de) apporte une fraîcheur heureuse dans la lecture qu’on peut avoir des super héros. Version hommes ordinaires aux pouvoirs extraordinaires. Le tout sous l’égide du teen movie. Si tout est codifié dans le genre alors presque tout est respecté. Le développement va crescendo d’étape en étape. Cela ne séduira que la cible du genre mais a le mérite de prendre au sérieux le public et de ne pas se satisfaire d’éléments clichés et rabattus.


Chronicle est tout cela, un dangereux équilibre entre forme et fond. La réalisation dénuée de toute crédibilité (mais pas d’effort dans sa construction) fait face à un fond original dans sa dramaturgie de teen movie et film de super héros. Bien difficile de s’enthousiasmer totalement, quand dans un final des plus illogiques visuellement perce tout de même le crescendo des idées que Trank avait pris le temps de développer. Film bancal et frustrant.

 


Chronicle
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