Camiel Borgman surgit dans les rues tranquilles d’une banlieue cossue, pour sonner à la porte d’une famille bourgeoise. Qui est-il ? Un rêve, un démon, une allégorie, ou l’incarnation bien réelle de nos peurs ?
Film présenté en compétition au 66ème Festival International de Cannes
L’avis de Fabien
Borgman du réalisateur néerlandais Alex Van Warmerdam s’ouvre de manière surprenante et intrigante avec la fuite de leurs terriers de 3 clochards barbus portant le costume pourchassés dans une forêt par un trio d’individus armés dont un prêtre. Par la suite le leader de cette bande s’invite chez une famille de bourgeois dont la femme a accepté, à l’insu de son mari, qu’il prenne un bain. Malheur pour eux le loup s’est immiscé dans la bergerie, ce Boudu en mode sataniste va faire peu à peu imploser la cellule familiale.
De cette étrange bande de vagabonds dont le don de manipuler ses plus fragiles proies semble relever de l’hypnose et auquel on devrait ajouter un duo de tueuses maniant le silencieux et l’art de faire disparaitre les cadavres, nous ne connaîtrons jamais les motivations noires ni le sens de leurs rituels barbares (inciser une partie de l’épaule de leurs victimes droguées). De plus l’attitude incohérente de la femme et des enfants aura pour conséquence de détourner une bonne partie d’audience de ce film qui prend un plaisir évident à accumuler les scènes bizarres sans souci de cohérence scénaristique (on navigue entre Théorème de Pasolini avec cet étrange individu qui fait imploser une cellule familiale et Tarantino pour l’humour noir!), en tout cas de proposer une lecture plausible des évènements et de répondre in fine aux questions soulevées par cette intrigue tirée par les cheveux et particulièrement ennuyeuse pour qui ne rentrera pas dans les délires de Alex Van Warmerdam.
