Jason Bourne : le test blu-ray
Jason Bourne : le test blu-ray

Jason Bourne : le test blu-ray

Réalisateur
Paul Greengrass
Acteurs
Alicia Vikander, Julia Stiles, Matt Damon, Tommy Lee Jones, et Vincent Cassel
Pays
USA
Genre
Action et Thriller
Durée
124 min
Titre Original
Jason Bourne
Notre score
8

La traque de Jason Bourne par les services secrets américains se poursuit. Des îles Canaries à Londres en passant par Las Vegas…

 

Avis de Fabien

Dix ans après un trépidant et brillant 3ème volet, le réalisateur Paul Greengrass et sa star Matt Damon ont refait équipe pour le grand retour de Jason Bourne.

Les deux films de la trilogie Bourne réalisés par Greengrass, La mort dans la peau (2004) et La Vengeance dans la peau (2007), auront marqué le cinéma d’action des années 2000 avec, outre un héros froid et ses failles identitaires joué par le gendre idéal Matt Damon (voir Will Hunting péter des rotules, quelle idée de cast originale!), un style nerveux proche du documentaire avec la fameuse shaky cam, caméra à l’épaule, ses zooms et dézooms et un montage survolté qui ne laisse aucun répit au spectateur plongé dans l’action. Le style Greengrass a fait école : pour le meilleur avec James Bond qui, en voie de sévère ringardisation dans Meurs un autre jour, s’inspirera de Bourne pour l’excellent Casino royale (retour aux fondamentaux avec son héros brutal, taciturne joué par le minéral Daniel Craig, absence d’humour et de gadgets, réalisme de l’action) et pour le pire avec au hasard les Taken voire Quantum of solace.

La conclusion de la trilogie, l’énorme La vengeance dans la peau et ses trois morceaux de bravoure (la fusillade dans la gare de Waterloo, la poursuite sur les toits de Tanger, la dernière séquence automobile à New-York) et son malin récit emboîté (80% de l’histoire est située entre l’avant dernière et la dernière séquence du précédent, La mort dans la peau), avait laissé Bourne pour mort aux yeux du monde entier après une chute d’une dizaine de mètres dans les eaux new-yorkaises. Dans ce nouveau volet sobrement intitulé Jason Bourne (retour à l’essentiel après un spin-off laborieux), l’ex-espion amnésique en planque au fin fond de l’Europe est contraint de renouer avec son passé violent, suite aux révélations de son amie Nicky Parsons sur son histoire familiale liée à Treadstone.

jason bourne 02

Le principal et passionnant enjeu dramatique de la trilogie, pourvoyeur de tension dramatique, évacué (Bourne sait qui il est), les scénaristes ont incorporé plutôt habilement un trauma familial (la mort du père) à une nouvelle intrigue d’espionnage où il est question d’un nouveau programme sécuritaire développé en secret par la CIA et un géant des réseaux sociaux. Comme la trilogie se faisait écho de la société de l’époque (le monde de l’après 09/11, le Patriot Act, Abou Ghraïb), ce nouveau Bourne est le miroir de notre monde : crise économique mondiale, recherche effrénée de l’ultra-connecté et du tout sécuritaire…Jason Bourne s’ouvre ainsi sur une tétanisante séquence de poursuite dans une ville d’Athènes en ébullition suite à une manif des Indignés (réminescences des batailles de rue du formidable Bloody Sunday signé du même Greengrass), évoque en passant Snowden et les dérives des agences de renseignements US pour se terminer dans le temple du capitalisme moderne, Las Vegas, lieu d’un duel mécanique d’anthologie où un véhicule blindé du SWAT défonce tout sur son passage avant de finir sa course dans un casino!

Ce nouveau Bourne, toujours connecté à son temps, propose au spectateur une nouvelle poursuite effrénée de 2h où la caméra toujours en mouvement de Greengrass nous balade en Europe et aux USA aux côtés d’un Jason Bourne plus taiseux et massif que jamais. Si le rythme est moins soutenu que dans le troisième, quelques longueurs imputées à des personnages secondaires peu convaincants (le hacker à capuche et le golden boy des réseaux sociaux) et le scénario moins bien ficelé que son prédécesseur, Jason Bourne, encadré par deux superbes séquences d’actions motorisées, est la relance espérée de la franchise créée par Robert Ludlum. On y retrouve le dispositif narratif déployé dans les précédents avec alternance de scènes sur le terrain à base de filatures et poursuites/scènes dans les bureaux de la CIA et on y croise des personnages opposés comme ces bureaucrates pourris vs des électrons libres idéalistes. Question mise en scène, Paul Greengrass assure dans la continuité, avec son style heurté, au coeur de l’action grâce à une multiplicité de caméras (embarquées dans les voitures, plongées dans les scènes de foule) qui sont autant de points de vue pour retranscrire une réalité et Matt Damon est toujours aussi charismatique et attachant en Bourne. Les ont rejoints dans l’aventure la mimi Alica Vikander parfois un peu juste pour tenir tête à Tommy Lee Jones mais détentrice d’un beau rôle ambigu et Vincent Cassel crédible en atout hargneux.

Avec son action nerveuse qui ne prend pas jamais le pas sur le questionnement personnel de son héros et fait écho aux maux de notre époque moderne, Jason Bourne est un blockbuster indigné de belle facture. Jason Bourne traverse le film le visage abîmé et le corps en sang, martyrisé mais toujours debout, symbole des citoyens du monde frappés durement par la crise économique et le terrorisme mondialisés mais qui se relèvent pour avancer vers un avenir incertain mais porteur d’espérances.

Retour réussi pour Jason Bourne, vivement la suite!

jasonbournephoto2

Technique

Un piqué affûté, une colorimétrie riche et des détails à foison sont réunis pour vous faire vivre une expérience tétanisante. Côté son, l’immersion est facilitée par la puissance de la piste anglaise DTS-X Master, avec une bonne répartition des effets, de la musique et des dialogues; un peu moins d’efficacité pour la piste française DTS-HD High Resolution 7.1.

Bonus

Cette édition blu-ray Universal propose un making-of divisé en plusieurs modules introduits par Matt Damon.

Le retour de Bourne (8′) : est au centre de cette featurette le retour gagnant du duo d’artistes et amis Matt Damon / Paul Greengrass, une dizaine d’années après le dernier Jason Bourne. Pour le réalisateur Paul Greengrass il fallait « transposer ce nouveau chapitre dans le monde moderne ».

Bourne et les combats (18′) : le focus est fait sur l’entrainement intensif à la boxe de Matt Damon, passionné par ce sport depuis le premier Bourne et les 3 combats du film dont le dernier dans un souterrain à Las Vegas, un des affrontements les plus brutaux de la franchise.

La fuite d’Athènes (5′) : sont dévoilées les coulisses de la séquence à moto d’Athènes filmée en prise de vue réelle, « une authentique expérience à la Jason Bourne »pour son réalisateur.

Confrontation à Las Vegas (15′) : est décortiquée l’ultime séquence d’action à Las Vegas, filmée de nuit sur le boulevard Las Vegas Strip avec un véhicule du SWAT modifié, des voitures lancées à 100km/h, 150 figurants, 50 cascadeurs.

Jason Bourne : le test blu-ray
Jason Bourne : le test blu-ray
8
Plugin WordPress Cookie par Real Cookie Banner