Bedevilled

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Thriller
Durée
115
Titre Original
Notre score
5
Bedevilled

Hae-won est une jolie trentenaire célibataire. Contrainte de partir en congés, elle se rend à Moodo, une petite île sur laquelle elle passait ses vacances étant plus jeune. Elle y retrouve Bok-nam, son amie d’enfance, soumise à la volonté tyrannique de ses habitants et à des humiliations quotidiennes. Bok-nam supplie Hae-won de l’aider à s’échapper, mais celle-ci refuse de s’impliquer dans une situation qui s’apprête à basculer dans l’horreur…



Grand Prix du 18ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer

(26-30 janvier 2011)

 

 

 

 

L’avis d’Alex Vasiljkic :


Depuis la fameuse trilogie de l’auteur de Old Boy sur ce thème, la vengeance serait-elle devenue un plat qui se mange à la coréenne ? C’est en tout cas ce qu’on pourrait supposer au vu de cette nouvelle œuvre sans concessions venue du pays du Matin Calme…


 

Dans Bedevilled, le jeune cinéaste, après une mise en place classique de son histoire (et la présentation d’une petite île d’apparence paisible), peut sembler aller loin en matière de cruauté physique et morale en nous infligeant le « spectacle » des mauvais traitements et viols répétés sur la personne de la frêle Bok-nam… Sévices d’autant plus effroyables qu’ils sont connus et acceptés de toute la petite communauté insulaire, à commencer par sa propre famille à l’origine d’ailleurs de ses tourments (voir à ce sujet le rôle du mari et de la belle-mère…) !

 

 

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Une violence frontale !


 


Peut-être serait-il plus objectif d’admettre que cette approche ouvertement « rentre-dedans » n’est cependant pas le seul apanage du premier long-métrage de Jang Cheol-so, mais plus globalement du cinéma -de genre- coréen. Pour un œil occidental, la vision de certains films du cru peut en effet se révéler être une expérience surprenante, voire carrément traumatisante, comme le fut à une époque la découverte de tout un pan « enragé » du 7ème Art nippon (et dont le nom de Takashi Miike serait l’arbre qui cache une forêt  de cinéastes aux goûts « déviants » prononcés !)


Côté coréen, outre les films du primé à Cannes Park Chan-wook, on peut par exemple citer le choc récent que fut le polar The Chaser de Na Hong-jin (2008), ou bien certains films plus anciens signés Kim Ki-duk comme L’île, Adresse inconnue, Bad Guy, Samaria… (Le fait que Jang Cheol-so ait été son assistant n’est à ce titre pas très surprenant…)

 

 

Mais revenons à Bedevilled : si le film revêt les apparats d’un « rape-and-revenge » ultra-gore/ultra-violent dans sa seconde partie (clairement pas « tous publics » !), il ne manque pas d’interpeller en mettant à tour de rôle au premier plan chacune de ses 2 héroïnes (la citadine Hae-won et la paysanne Bok-nam) à mesure que la détermination de l’une prend le pas sur la lâcheté de l’autre… On notera d’ailleurs l’interprétation solide de l’ensemble du casting : des villageois à la fois haïssables et pitoyables aux deux actrices principales, avec toutefois une mention particulière à Seo Young-hee dans le rôle plutôt délicat de Bok-nam !

 

 


 

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Le calme avant la tempête




Le film de Jang Cheol-so va certainement diviser : son côté fatalement « too much » ne manquera pas d’en horripiler certains, alors que d’autres y verront au contraire une preuve de jusqu’au-boutisme franchement assumé…


Au final, il n’y a qu’une seule façon de se faire une opinion, à vos risques et périls toutefois…

 

 

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