Avengers : L'ère d'Ultron
Avengers : L'ère d'Ultron

Avengers : L’ère d’Ultron

Réalisateur
Joss Whedon
Acteurs
Chris Evans, Mark Ruffalo, et Robert Downey Jr.
Pays
USA
Genre
Action et Science fiction
Durée
142 min
Titre Original
The Avengers: Age of Ultron
Notre score
6

Alors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, Black Widow et Hawkeye vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs adversaires : le terrible Ultron, un être technologique terrifiant qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine.
Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres desseins, des alliances inattendues se scellent, les entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps…

Avis de Manu

L’écurie Marvel sort son nouvel étalon. Mais qui dit force et puissance, n’indique pas précisément talent et podium à l’arrivée. Car si, depuis que la franchise été rachetée par Disney et les moyens de productions multipliés, force est de constater que les derniers opus de la maison « super héros bankables » se ressemblent de plus en plus.

Formatés dans leur mise en place de « données » visuelles, les films Marvel n’ont plus qu’une présence en forme de spectacle percutant, aux dépens de tout enjeu narratif ou dramatique. Exception faite du dernier Les Gardiens de la Galaxie  où James Gunn apportait sa touche personnelle par une patte geek et un ton qui évitait le clonage des précédentes sorties.

Alors que certains attendaient avec effervescence ce deuxième opus de la « dream bourrin team », le constat est hélas celui qui tendrait plus vers l’échec que de la réussite, opposé à un premier volet qui était haut en couleurs, en formes, comme dans ses tréfonds.

Partons de la base, le scénario. S’il se permet certains rebondissements, l’honnêteté pousse à mettre en avant sa faiblesse quand ce dernier convoque les accents manichéens du monde Marvel. Ici aucune subtilité, c’est blanc ou noir (à une exception près), cousu de fil « gris » et presque caricatural quant à la « diffusion » du mal dans l’arche narrative même du film. Certes il semblait difficile, non pas de réunir à nouveau tous ces héros, mais de leur donner une cohérence, sur un pied d’égalité, tant chacun développe son univers dans des épisodes « loners » qui n’ont rien à voir les uns avec les autres (Thor, Iron Man et Captain America). Ce qui fonctionne parfaitement sur papier glacé et coloré demande un effort et une minutie pour une transposition grand écran. Joss Whedon avait plutôt réussi l’exercice dans un premier volet relativement bien équilibré sur tous les plans. Il passe totalement à côté dans cette deuxième partie, où le tout séduisant semble avoir été fer de lance en pré-production. Il fallait ratisser encore plus large, plaire au plus grand nombre et surtout brasser à 360 degrés pour récupérer les plus jeune. Sauf que dans cette position, on fait généralement du surplace, quand ne coule pas, tout simplement.

avengers2photo1

A ce titre, l’humour qui a toujours été présent dans l’univers des héros Marvel est ici presque gênant. A chaque fin d’une séquence d’action, les scénaristes et le metteur en scène ont senti l’éternel besoin de parsemer le film d’une « petite blague » qui, 9 fois sur 10, en plus d’être ridicule, trouble légèrement le pendant sérieux que le film exigeait à ce moment. Ce qui fonctionnait dans Avengers est ici totalement à côté de la plaque. On sent même comme une obligation contractuelle d’imposer plus de présence à l’écran de certains personnages (Hawkeye, Hulk, Black Widow…) Moments gênants, de pointes dramatiques mises en avant pour décorer le vide du film sur ce point. Et le jeu des comédiens est très en deçà des habitudes ; Scarlett Johansson et Mark Ruffalo rivalisent sur ce point.

Pour le fond, on repassera donc.

Alors oui, Avengers : l’ère d’Ultron force le respect pour toutes les personnes qui ont dû travailler sur les effets spéciaux. C’est encore et toujours, mois après mois, film après film, de plus en plus bluffant. On reste scotché lors de certaines séquences (d’autres sont cependant moins réussies) pleine de testostérone et de fulgurances visuelles. Mais sans établir de règles cinématographiques à suivre ou tomber dans un élitisme mal placé on peut exiger du cinéma d’action qu’il délivre autre chose qu’un énième Big Mac Menu Best Of XXL. C’est peut-être bon, mais on préfère ne pas savoir comment c’est fait. Il faudrait probablement apprendre aux réalisateurs et à certains pôles financiers d’Hollywood (eux s’appellent des producteurs artistiques, créatifs, allez savoir pourquoi (sic.)) que savoir découper un film, faire des cadres propres, c’est aussi une bonne manière d’aborder la mise en scène. On compte donc sur un certain George Miller (Mad Max : Fury Road) qui d’ici quelques semaines, malgré la présence nécessaire de CGI à notre époque dans ce genre de cinéma, pourra démontrer, on l’espère,  « qu’à l’ancienne » on peut envoyer également une déflagration visuelle égale, sinon encore plus percutante. D’ici là, le fast-food-movies reste ouvert, 24h/24, 7j/7, ce n’est pas top sur le plan gastronomique mais le spectateur s’en met plein la panse ; aveuglé par les couches de sauces toutes plus « synthétiques » les unes que les autres. Et les nouvelles recettes étalées à rythme régulier tout au long de l’année, dans un calendrier des sorties très étudié, gavent pleinement jusqu’à l’aveuglement. Dans le genre super héros, finalement, la trilogie Batman de Christopher Nolan et DC Comics semble avoir une petite marge devant elle.

Plein les yeux, proche du cœur de cible, Avengers : l’ère d’Ultron ravira la fan base au risque de lasser ceux qui désirent un soupçon de petit plus, et de crescendo, dans le genre d’action movie divertissant et plaisant.

Avengers : L'ère d'Ultron
Avengers : L’ère d’Ultron
6
Plugin WordPress Cookie par Real Cookie Banner