Sweeney Todd

Sweeney Todd de Tim Burton sort en BLU-RAY, ainsi qu’en double DVD et DVD simple, avec Warner le 27 août.

 

Sweeney Todd

 

Caractéristiques BLU-RAY

Langues : anglais, Dolby digital 5.1, français, Dolby digital 5.1, espagnol, Dolby digital 5.1, italien, Dolby digital 5.1 ; sous-titres : français, portugais, espagnol, chinois, danois, néerlandais, allemand, italien, japonais, langues diverses; format 16/9 compatible 4/3 format respecté 1.78

 

Bonus BLU-RAY

Burton + Depp + Carter = Todd

Sweeney Todd existe : La réelle histoire du diabolique barbier

Retouche musicale : Le Sweeney Todd de Sondheim

Londres selon Sweeney

Le Grand Guignol : Une tradition Théâtrale

Les décors du diabolique barbier

Une profession sanglante

Le making of de Sweeney Todd : HBO first look

La conférence de presse à Londres

Les scènes supplémentaires

La galerie de photos

 

L’avis critique de Fabien

 

Pour sa 6ème collaboration avec Johnny Depp Tim Burton adapte la comédie musicale écrite par Stephen Sondheim en 1979 consacré au serial killer de légende Sweeney Todd. Le résultat : un savoureux musical sanglant à l’image proche du noir et blanc porté par un Depp au sommet de son art. Dans un Londres époque victorienne aux rues sales et peuplé de miséreux, formidablement recrée par Dante Ferretti (le chef déco de Fellini, Coppola, Scorsese), un homme médite sa vengeance. Ses tourments sont exprimés dans de nombreuses chansons qui ne sont pas des apartés musicaux saugrenus mais bien de puissants atouts narratifs pour faire avancer une intrigue résolument pessimiste. Saluons tout d’abord l’énorme investissement des comédiens, Depp et Helena Bonham Carter en tête, absolument crédibles dans les morceaux chantés.

 

De plus Burton a réduit les dialogues pour mettre en avant le jeu expressif de son alter ego exploité à merveille dans Edward aux mains d’argent ou bien Sleepy Hollow : le regard, les postures, les expressions faciales disent beaucoup mieux que les mots toute la souffrance et la folie de ce personnage monomaniaque, un homme revenu d’entre les morts (la prison où il a été jeté de manière éhontée par le juge Turpin ivre de jalousie pour sa jolie femme) pour exercer sa vengeance. Depp, nominé pour ce rôle à l’Oscar du meilleur acteur, en totale symbiose avec Burton, compose admirablement un personnage décalé, marginal, torturé comme ils les affectionnent. La souffrance n’est pas à chercher du côté de l’enfance (Sleepy Hollow, Charlie et la chocolaterie) mais a à voir avec un passé plus proche lié à l’enlèvement d’êtres chers (sa femme et sa fille) par un puissant ivre de concupiscence joué avec délectation par Alan Rickman. L’étrangeté du personnage burtonien transparaît dans son look, son apparence (une mèche blanche révélatrice d’un grand chagrin et d’un spleen insondable) et ses attributs monstrueux (bras armés, les rasoirs ont remplacés les ciseaux d’Edward). Personnage de freak pour un film d’horreur britannique d’inspiration Hammer dont l’escalade dans le gore atteint des sommets quand l’étrange commerce du couple Depp/Carter prospère : Monsieur le barbier égorge ses victimes que Madame la cuisinière prépare en tourtes.

 

Un montage alterné très dynamique révèle les secrets de ce commerce prospère : sur une musique rythmée, Mr au hachoir, Mme au fourneau et au service. L’hémoglobine gicle alors abondamment comme dans tout bon film d’horreur qui se respecte : les geysers de sang de Sleepy Hollow contrastant avec la pâleur cadavérique de Depp sont convoqués pour étancher la soif d’une vengeance qui échappe peu à peu à son auteur. Les images d’horreur, l’ambiance funèbre sont contrebalancés par des mélodies toniques lors d’échappées romantiques de l’ordre du rêve ou bien par un humour macabre cher au réalisateur de Sleepy Hollow et de Les noces funèbres.

 

Dans une industrie hollywoodienne dominée par les franchises de super héros et d’heroic fantasy, Burton impose avec brio (déjà 50M de dollars au box-office US en 1 mois d’exploitation) un musical baroque et sanglant autour d’un tueur en série dans le Londres du XIX ème siècle. Sweeney Todd c’est à la fois dramatique, sanglant, cruel, enivrant et jubilatoire, c’est du grand Burton, le Burton gothique et morbide (Sleepy, Les noces) plein d’affection pour les personnages monstrueux (Edward, Batman) que nous aimons pour sa singularité et son excentricité : l’horreur mâtinée d’humour macabre, l’union originale de la mort et de la fête.

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