Une journée au Festival du Film italien de Villerupt

 

Cinéphile averti, notre ami Francis s’est rendu le 13 novembre dernier au Festival du Film italien de Villerupt. Il a gentiment accepté de nous livrer ses impressions sur sa « folle » journée

 

 

Une journée au Festival du Film italien de Villerupt

 



En ce vendredi 13, dédaignant toute superstition, je pars avant l’aube, direction : Villerupt, au bout du bout de la Meurthe et Moselle.

Le temps est clément ; arrivé dans ce morceau d’Italie, la ville qui apparait en bas du vallon est pimpante malgré le déclin de la sidérurgie.
Pour cette 32ème édition, les organisateurs, afin de compenser l’absence d’une salle digne de ce nom, nous présentent en effet un magnifique Cinébus, semblant sortir tout droit d’un film américain, rutilant avec ses 100 fauteuils rouges…


Au programme ce jour-là, il y a un documentaire, Videocracy d’Erik Gandini, sur le pouvoir de la télévision en Italie, avec interviews et archives édifiantes sur ce melting-pot où se mêlent argent, politique et mafieux, rien de bien nouveau hélas dans une Italie berlusconienne, mais à voir tout de même !

 

 

Une journée au Festival du Film italien de Villerupt

L’entrée du Cinébus…



La deuxième projection, Ex de Fausto Brizzi, est une comédie sentimentale moderne, où quelques répliques drôles et situations cocasses nous font sourire (un peu) : couples séparés, les ex’ vont, viennent et se croisent dans un film parsemé de quelques lourdeurs malgré le jeu sans faille des comédiens en particulier Sylvio Orlando, incontournable interprète transalpin.


Puis après les « penne al pesto » parsemées de parmesan (of course !) vient le temps du troisième long-métrage : Il grande Sogno de Michele Placido, réalisateur et acteur, véritable monument du cinéma italien. Il brosse ici une fresque dans l’Italie de 1968 qui nous  raconte l’histoire de Nicola, jeune policier qui rêve d’être acteur mais qui va rencontrer une étudiante idéaliste et un jeune leader du mouvement étudiant. Les personnages de cette belle histoire tourmentée seront pris dans le tourbillon de la grande Histoire : « un grand rêve », en effet, dont ils se réveilleront transformés à jamais…


Dans le quatrième film, La Pivellina (« La mouflette ») de Tizza Covi, la petite Asia, âgée de 2 ans, est retrouvée dans un parc et recueillie par une artiste de cirque qui vit avec son mari et son petit fils dans une banlieue triste de Rome : ils vont garder l’enfant et s’en occuper comme une deuxième famille. Les comédiens jouent avec beaucoup de naturel leur (presque) propre rôle… Il en résulte une œuvre modeste, émouvante et sans misérabilisme.


Je n’oublie pas non plus Vincere de Marco Bellocchio (déjà vu il y a quelques semaines) : là aussi, il s’agit d’une fresque sur l’histoire du fils que Benito Mussolini a eu avec Ida Dasler, femme romantique, passionnée et très amoureuse du Duce. Belle reconstitution, lyrisme et romantisme au rendez-vous…

 

 

Une journée au Festival du Film italien de Villerupt

… et l’intérieur !

 



Les Amilcars (récompenses villeruptiennes) furent délivrés le soir même : Dieci inverni (« 10 hivers ») de Valerio Mieli a conquis le Jury, tandis que la presse mettait à l’honneur Vincere et le Jury Jeunes La casa sulle nuvole (« La maison sur les nuages ») de Claudio Giovannesi.

Enfin, exploitants et public ont décerné chacun leur Amilcar à Si puo fare (« Ça peut se faire ») de Giulio Manfredonia, un film à la fois drôle et triste -la comédie italienne, quoi !- qui fut très apprécié de tous !

 

 

 

 

Texte et photos de Francis Caldera.


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