Interview du réalisateur Guillaume Tauveron pour son film The blood

 

 

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Nous vous proposons une interview du réalisateur Guillaume Tauveron a propos de son film The blood que nous avons pu voir et dont nous vous proposerons bientôt la critique. Sans trop dévoilé d’informations sur notre critique, sachez que nous avons été vraiment enthousiasmé en voyant The blood.

 

 

 

 

Au départ the Blood devait être un court métrage. Pourquoi as tu décidé d’en faire un long métrage ?


 

Guillaume Tauveron : Disons que celà s’est fait un peu par “hasard” même si avec le recul finalement ça ne l’était sans doute pas tant. J’avais écris une histoire « complexe » pour un court que j’aurais bien vu en long-métrage, mais à l’époque déjà que j’imaginais que cela serait très difficile de tourner un court-métrage il était impensable pour moi d’envisager quelque chose de plus ambitieux. Mais inconsciemment j’ai du rester sur cette ambition, je ne me l’explique que comme ça, car jusqu’ici tous les courts que j’ai réalisé était à 2 ou 3 minutes près de la durée à laquelle je les avais imaginé. Alors que quand j’ai monté The Blood après le tournage d’Avril, au lieu d’avoir un film de 25-30 minutes, j’avais un film d’une heure. Encore aujourd’hui je m’explique difficilement ce « bug » que j’ai fait alors qu’il était évident au vue de tout ce que j’ai tourné que le film serait bien plus long que ce que j’imaginais. Je crois que j’ai simplement voulut tourner sans me poser de questions, de tourner ce que j’avais envie sans me soucier d’histoire de formats ou de durée, ce qui en soit n’est pas forcément bien. Mais voilà on s’est retrouvé avec un 1er montage brut d’une heure, même sachant qu’il faudrait dégrossir le tout, on se retrouverait au minimum avec une version de 50 minutes. Donc là il y avait 3 solutions, soit utiliser le format « bâtard » du moyen-métrage qui est très difficile à placer en télé ou festivals ou même à distribuer et qui en soit est frustrant car trop court ou trop long, soit tailler dans le film et supprimer la moitié, soit faire le pari de fou de le transformer en long en recherchant un nouveau budget et en refaisant à nouveau toute une prépration pour un 2nd tournage. Mais c’était pour moi l’occasion rêvée de donner aux personnages la profondeur que je souhaitais depuis le début et développer les relations entre eux. Comme je savais très bien où je voulais aller, j’ai écrit les nouvelle scènes dans l’avion qui me ramenait du Japon en France, et en moins de 3 semaines on a trouvé tous les investisseurs pour un 2nd tournage, donc on s’est lancé !

 

 

 

 

Le tournage au Japon a t il été facile ? As tu eu besoin de certaines autorisations ?

 

 

Guillaume Tauveron : Le tournage en lui-même a été très intense. 2 sessions de 5 jours de tournage à raison de 15 à 20h par jours, on ne n’est pas économiser. Une des raisons pour lesquelles on a pu tourner un long en seulement 10-12 jours et qu’on faisait des journées qui en valaient presque 2. Mais jamais personne ne s’est plaint ou n’a montré la moindre saute d’humeur. Le tournage a été grandement facilité par la très bonne ambiance générale. Mais je pense que pour tourner dans des bonnes conditions, il faut que la plupart des choses prévisibles soit préparées en avance, pour ça que j’ai tenu à obtenir des autorisations pour tous les lieux où on tournait afin de ne pas avoir de soucis de dernière minute. Mais en partie grâce à l’ambassade de France à Tôkyô qui nous a écrit en japonais une lettre attestant qu’ils supportaient le projet, on a obtenu facilement des autorisations.

 

 

 

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Comment as tu dirigé les acteurs car je crois que certains acteurs parlent Anglais mais d’autres que Japonais ?

 

 

Guillaume Tauveron : 90% des gens sur le tournage ne parlaient que japonais. Donc je me suis exprimé en japonais. Mais il faut savoir que je ne parle pas japonais couramment. Je peux m’exprimer, comprendre pas mal de choses si les gens font un effort, mais j’ai vite des limites. Et sur le tournage, j’avais beaucoup de choses à penser, et la fatigue aidant, devoir parler japonais en plus était une vrai gymnastique et j’avais l’impression que plus les jours passaient moins j’arrivais à parler japonais. Mais comme on avait pris le temps de discuter en amont du tournage des personnages, de l’histoire, et des dialogues, tout le monde savait ce que je voulais, et on se comprenait malgré tout. Je ne fais pas de répétitions car je n’aime pas ça, je trouve que ça tue le naturel, je fais confiance aux acteurs que j’ai chosi, et le jour du tournage ils ont tous exprimés exactement et même plus ce que j’attendais de voir dans le film. Donc le résultat a dépassé mes attentes malgré la difficulté de la langue. Mais je ne cesserai de le répéter j’ai eu une équipe extraordinaire, patiente et très attentive.

 

 

 

 

Est ce que la manière de diriger les acteurs Japonais est différente par rapport à des acteurs Européens ?

 

 

Guillaume Tauveron : Difficile à dire… Comme je n’ai pas la même aisance pour parler dans les deux langues, mais je crois qu’il n’y a pas de différences. Je fais confiance à mes acteurs une fois choisis. On parle du personnage, et une fois que l’on est d’accord sur la vision je leur laisse pas mal de liberté car j’ai envie de voir le personnage prendre vie, ce qui implique que je souhaite qu’il me surprenne. Pour les dialogues aussi je les écris en amont, mais je laisse la liberté aux acteurs de reformuler la phrase de la façon qui leur semble la plus naturelle tant que le sens reste le même et que les mots « clés » sont conserver. Donc d’avoir l’habitude de travailler ainsi en France m’a aidé à travailler avec des acteurs avec qui je ne pouvais pas tout contrôler car je ne maîtrisais pas la langue, parce que je n’aime simplement pas tout contrôler. Chacun a son talent dans son métier et vouloir tout diriger revient à brider le potentiel des gens. Donc tant que ça reste cohérent avec ma vision du film j’encourage les membres de l’équipe à me proposer des idées ou prendre des initiatives.

 

 

 

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En regardant The blood, on (pour un européen) ne peut pas reconnaitre que le film a été réalisé par un français. Pourquoi as tu décidé de tourner à la manière asiatique ?

 

 

Guillaume Tauveron : Je me demande si j’avais tourné de la même façon en France et avec des acteurs français si on aurait eu l’impression que j’avais tourné à la « manière asiatique » car je n’ai pas l’impression d’avoir tourné de façon différente que lorsque je tourne en France. MAIS je suis très influencé de culture asiatique, je n’aime pas trop les mises en scènes trop tape à l’œil (sauf les rares fois où ça se justifie) et forcément le fait de tourner au Japon a sûrement jouer dessus. Qui plus est le film est inspiré de beaucoup de films asiatiques : « Old boy », « Ring », « Tôkyô Fist », « Une adolescente », donc en tête j’avais forcément aussi des images en image tirées de ces films là. Mais en général j’aime la « retenue » de la mise en scène des films asiatiques, et que là je trouvais correspondre à mes personnages.

 

 

 

 

 

D’ailleurs on remarque que le film utilise un style Japonais et Coréens ?

 

 

Guillaume Tauveron : Beaucoup de français qui ont vu le film m’ont dit que l’on dirait vraiment un film japonais, alors que pour les japonais qui l’ont vu, le film ne ressemble pas à un film japonais. Même pour moi le film ne ressemble pas à un film japonais parce qu’ai eu beaucoup d’influences des films corées de cette dernière décennie : « Sympathy for Mr Vengence », « Memories of murder », « The chaser », etc… A la base le scénario était écrit comme une sorte d’hommage aux films asiatiques, pour ça que j’ai pioché dans plusieurs pays.

 

 

 

 

Pourquoi penses tu que les japonais remarquent que ton film est plus européen ?

 

 

Guillaume Tauveron : Comme je disais dans la réponse précédente, le film est un mélange de ma sensibilité de français avec des influences japonaises et coréennes, mais aussi sûrement américaines. Les japonais ont une culture vraiment propre à eux et si ce n’est pas purement japonais ils le ressentent de suite.

 

 

 

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– Tu as tourné beaucoup de scènes de nuit. Comment as tu procédé au niveau de l’éclairage ?

 

 

Guillaume Tauveron : On avait un groupe électro, mais je voulais conserver une atmosphère naturelle et sombre. Pour cela, comme on a tourné avec un Canon 5DII, j’avais acheté des objectifs très sensibles même en basse lumière afin de pouvoir justement tourner de nuit en utilisant les lumières « naturelles » de la ville. Il n’y a donc pas un gros travail de mise en lumière sur le film dans le sens où je tenais à conserver une atmosphère réaliste.

 

 

 

 

A l’époque tu devais tourner ton film avec l’appareil Canon 5D Mark II. Est ce le cas ?

 

 

Guillaume Tauveron : Oui, c’était la condition sine qua non pour combiner à la fois tournage à petit budget, rapidité de tournage et obtenir une image de qualité. Après il y aura sûrement des gens pour critiqués ce choix, mais je sais que plusieurs épisodes de Dr House ont été tournées au moins en partie avec un Canon5D MarkII alors qu’ils ont les moyens de tourner avec n’importe quelle caméra, donc cela atteste pour moi de la qualité de ce matériel. Pour ma part j’en suis pleinement satisfait et ravi des images que l’on a obtenu.

 

 

 

 

A part l’aspect fantastique, le film reste très réaliste… Pourquoi ce choix ?

 


Guillaume Tauveron : Parce qu’aime bien quand le fantastique s’insinue dans le réel à petites gouttes. Plusieurs personnes ont cru qu’il s’agissait d’un film d’horreur parce qu’il y a un fantôme dans le film. Oui il y a un fantôme, mais c’est un personnage « comme les autres ». Il a une utilité scénaristique et dramatique mais le film n’est pas composé autour de son côté fantastique, il sert le film. Et puis sans doute parce que je crois un peu au fantastique, du moins je le rejette pas, mais je crois surtout dans le réel, donc cela correspond à ma vision des choses. Mais souvent mes films sont réalistes avec un zest de fantastique. Comme dans « Hashi » que j’ai tourné entre l’histoire et le Japon qui est une histoire réaliste sur deux femmes qui s’aiment, sauf qu’il y a un passage qui mène d’un pont en France à un pont au Japon, donc en un tour de magie elles franchissent 10.000 km. Je crois que le fantastique me sert à rendre le réel plus poétique, moins tristement concrêt.

 

 

 

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Le film est violent à certains moments, penses tu que c’est un reflet de notre société ?

 


Guillaume Tauveron : Je pense que les sociétés ont été violentes de tout temps, car les humains ont beaucoup de violence en eux, qu’ils contrôlent ou pas. Mais j’ai eu beaucoup d’influence d’un film de Shinya Tsukamoto « Tôkyô Fist », dont le message est principalement que dans nos sociétés modernes les gens sont endormis, enfermés dans un quotidien et une sensibilité aseptisée, et que seule la violence peut les réveiller, une violence quasi auto-infligée. Et dans The Blood, Shinji est un employé banal, du style métro, boulot, dodo, très satisfait de sa vie où il ne se passe rien et où il ne pense pas à grand-chose. Donc pour le « réveiller » en plus de l’assassinat de sa femme, j’ai pensé qu’il lui faudrait de rudes épreuves violentes physiquement mais aussi psychologiquement.

 

 

 

 

 

Le thème de la mort est omni présent pendant The blood. Que représente pour toi la mort ?

 

 

Guillaume Tauveron : Contrairement  d’autres œuvres précédentes, je n’ai pas cette impression de l’omniprésence de la mort dans ce film. Du moins ce n’est pas du tout le sujet. Je crois justement que j’ai cessé cette obsession que j’avais avec la mort en cessant d’essayer de me la représenter. Avant j’imaginais la fin de toute chose, un néant total. Maintenant je suis moins formel là-dessus. Je suis plus dans l’expectative et me base sur l’idée « que rien ne se perd, rien ne se crée, tout sans se transforme » et que l’être humain n’a pas les capacités d’imaginer ce qui peut advenir ensuite. Donc j’ai laissé ce sujet de côté jusqu’au jour où j’y serais confronté.

 

 

 

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– Le personnage principal Shinji navigue entre le bien et le mal… Penses tu que cette frontière est faible pour que l’on bascule d’un côté ou de l’autre ?

 

 

Guillaume Tauveron : Oui je pense que cette frontière est infime. Il y a des gens qui ont une vie exemplaire, sans un pas de travers, et puis tout d’un coup à 60 balais ils vont tuer quelqu’un parce qu’en une seconde quelque chose aura basculé et qu’ils n’auront pas su le retenir. Tout comme je pense que même les pires salauds ont aussi leurs moments de bonté ou de tendresse. Pour ça que mes personnages chutent souvent de leur pied d’étal, ou que la rédemption est un thème majeure. Parce que personne n’est destiné à être une ordure ou à être quelqu’un de bien, c’est une question de choix et de réflexes sans cesse remis en cause.

 

 

 

 

Combien de temps a duré le tournage ?


 

Guillaume Tauveron : Il y a eu 2 sessions de tournage de 5 jours, plus à chaque fois un jour de prises additionnelles en dehors, où j’étais seul avec ma caméra et les acteurs, pour des images qui n’avaient pas besoin de prise de son. Donc on peut dire une douzaine de jours.

 

 

 

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As tu eu des coups de « stress » durant le tournage ?

 

 

Guillaume Tauveron : Je vais pas répondre que non. On avait un planning de dingue car on tournait sur beaucoup de décors, avec peu de temps, et j’aime bien multiplier les angles de vue pour une scène. Heureusement je fais peu de prises pour chaque, deux en général. Donc il y avait le facteur temporel de stressant, de savoir si on pourrait tout tourner. Et plus on avait beaucoup de scènes en extérieur, donc le côté météorologie était très stressant. Surtout pour le 2è tournage de Septembre où on a eu un typhon. On a tourné avec une pluie fine les 2 premiers jours et on a eu la chance qu’il se mette à pisser dru à peine 5 minutes après avoir tourné le dernier plan. Mais le 3è jour le gros du typhon était sur Tôkyô avec des vents à 200 km/h qui ont arraché des arbres qui se sont abbatus sur des taxis. Heureusement ce jour là toutes les scènes étaient en intérieur. Mais par contre, tous les trains étaient arrêtés et à cause de ça il y avait des embouteillages monstres. Du coup au lieu de mettre 1h pour aller d’un lieu à un autre on a mis 4h. On devait tourner dans un restaurant de 19h à 23h, et on est arrivé juste avant 22h. Donc on a eu 1h pour tourner ce que l’on avait plannifié sur 4 heures. Mais comme dans les embouteillages on avait forcément eu beaucoup de temps, on avait clarifié très exactement tout ce que l’on devait faire et de quelle façon, et une fois sur place tout le monde s’est démené et on a pu tout tourner. Encore une fois, la qualité de mon équipe et leur souplesse a permis de réussir cette prouesse.

Ah si, il y a eu un gros coup de stress ! On tournait sur le port, deux acteurs discutant sous un lampadaire, quand la lumière du lampadaire s’est soudainement éteinte. C’était plus que problématique car on tournait déjà depuis une heure, et on ne pouvait pas tourner sans cette lumière, ou alors il fallait changer de lieu et tout recommencer. On avait des lampes sur pied dont une trônait à environ 2m50. Un assistant le tenait, mais dans la « panique » on l’a délaissé quelques secondes. A ce moment là il y a eu un grand coup de vent, et la lampe brûlante avec ses clapets en fer est venu s’abattre en plein sur la tête de Takahiro Ono (l’acteur principal). Et là le lampadaire lui s’est rallumé. Mais on avait une lampe au sol en train de fumer, et surtout l’acteur qui était un peu sonné. Heureusement la lampe lui a juste un tout petit peu entaillé derrière l’oreille. Cela aurait pu être bien plus grave ce qui aurait été embêtant car ça aurait pas été raccord avec le reste du film (blague de réalisateur). Il est resté allongé une heure pendant qu’on finissait une autre scène, et après ça ne l’a pas empêché de jouer jusqu’à 2h du matin.

 

 

 

 

 

As tu quelques bons souvenirs de tournage à évoquer ?

 

 

Guillaume Tauveron : J’en ai énormément. En fait le tournage en lui-même est un merveilleux souvenir. Malgré la fatigue et le rythme plus qu’intense qu’on avait, l’ambiance était extrêmement détendu, ce qui nous permettait de rire entre deux prises. C’est grâce à cette ambiance que l’on a pu tenir ce rythme, ou alors c’est pour tenir ce rythme que l’on a créé cette ambiance, je ne sais pas.

Mais un souvenir intense est lors du dernier jour de tournage. Mon compositeur Jérémy Tridera avec qui j’ai collaboré plus d’une dizaine de fois, m’avait composé déjà 3 ou 4 morceaux après lecture du scénario et qui comme d’habitude correspondait magnifiquement à ce que je souhaitais. Ayant des musiques avant le tournage, cela m’a même influencé sur la manière de réaliser les scènes où j’avais décidé de placer ses musiques, car je fonctionne beaucoup ainsi. Et donc pour le tournage d’une scène, je m’étais mis le morceau en boucle que j’écoutais avec le lecteur MP3, pour prendre les plans que j’avais besoin en fonction de la musique. Et de voir mon acteur jouer ce que j’avais en tête depuis des mois tout en ayant la musique dans les oreilles a été une émotion particulièrement intense, comme si ce que j’avais en tête s’était matérialisé (ce qui est le cas) et ça m’a mis les larmes aux yeux. Sans doute une sorte de sentiment de paternité.

 

 

 

 

Comment a été financé le film ?

 


Guillaume Tauveron : Le 1er tournage a été financé grâce à des dons, ou contre rétributions (DVD, affiche, book de tournage, etc…).  Tous gens gens là (environ 150) ont été réunis via facebook. Comme on arrivait pas à financer le film (puisque tournage au Japon, avec acteurs japonais pas droit à des subventions) j’étais parti au Japon, et comme j’avais décidé de mes acteurs principaux, ensemble on a fait une courte bande-annonce pour montrer l’atmosphère du film. Et la bande-annonce a beaucoup plus, ce qui a permis de réunir tous ces fonds et tous ces gens, mais sur quasiment un an. Pour le 2nd tournage, là en 3 semaine on a trouvé une somme supérieure via une dizaine d’investisseurs, également renontrés via facebook. Sans trop y croire j’avais mis un post disant que je cherchais des investisseurs pour transformer le film en long, et une personne a répondu, puis deux, puis trois. Et alors que j’avais peur que ça prenne énormément de temps (ce qu’on ne pouvait se permettre car il ne fallait pas que les acteurs changent de tête entre les 2 tournages) cela s’est fait en clin d’œil. Ce qui a été très réconfortant après près de 2 ans à bosser sur ce projet de voir les gens se mettre aussi à y croire et être prêts à investir sans même me demander le scénario, juste en me faisant confiance. Cela m’a beaucoup touché !

 

 

 

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Pourrais tu nous parler du montage du film ? As tu d’ailleurs garder toute les séquences ou en as tu supprimé (pour le rythme ou autres) ?

 

 

Guillaume Tauveron : Le montage a donc été en plusieurs temps. Montage de la première version du film tournée en Avril. Puis second montage pour rajouter les scènes additionnelles tournées en Septembre. Mais j’avais imaginé mon film en version courte en alternant scènes au présent et flashbacks, où on comprenait petit à petit les tenants et aboutissants. Sauf que en long-métrage je n’avais plus l’impression que ça fonctionnait. J’ai donc organisé une projection test avec des amis, qui ne sont pas dans le milieu du cinéma, sans rien leur dire pour qu’ils me disent ce qu’ils pensaient du film. Et 5 personnes sur 7 m’ont parlé de ce soucis de chronologie qui les faisait sortir du film. Donc c’était clair qu’il fallait que je remonte le film de façon plus chronologique. Ensuite j’ai taillé dans le montage en ôtant quasi 15 minutes. Juste 2s par ci, 4 par là, mais cumulé sur l’ensemble du film ça faisait un gros changement et je me suis retrouvé avec un film bien rythmé. Il y a juste une scène que j’ai coupée, car j’ai trouvé qu’elle nuisait au rythme, n’apportait rien et au contraire nuisait aux personnages. Donc même si j’aimais bien cette scène, j’ai du me décider à la couper.

 

 

 

 

 

Dans quel festival le film sera t il visible ?

 

 

Guillaume Tauveron : Pour le moment le film a été sélectionné au festival du film fantastique de Yubari en Février. Comme je tenais à proposer le film cette année dans ce festival je me suis dépêché de monter le film dès fin Septembre. J’ai un peu dépassé la date limite d’envoi et je leur ai bien précisé que c’était une copie de travail, mais on a été sélectionné et pour moi c’était une sacrée reconnaissance qu’un festival japonais sélectionne mon film. Sinon je n’ai vraiment fini le montage du film que mi Janvier, donc je viens juste de commencer à l’envoyer en festivals, donc on attends les retours. En tout cas on va envoyer dans tous les pays possibles.

 

 

 

 

 

Y aura t il une exploitation du film en salle, en vod ou directement en DVD ?

 

 

Guillaume Tauveron : C’est là la nouvelle étape du film. On est à la recherche de distributeurs, en France, au Japon et ailleurs. Donc pour le moment impossible de savoir si le film sortira en salle ou en DVD, s’il sera diffusé en TV, dans combien de pays… On en est qu’au tout début de cette étape. Mais on va tout faire pour !

 

 

 

 

Merci à Guillaume Tauveron de nous avoir répondu depuis le japon.

 

Interview par Stéphane Humbert (février 2012), photos de Sylvain Dargent.

 

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